Une belle millionnaire rêve de s'envoyer en l'air avec un jeune ingénieur qui n'a d'yeux que pour sa fiancée. Furieuse, madame fatale fait appelle à un sorcier (Lo Lieh avec une perruque de beatnik grisonnant) adepte de la magie noire dans le but de lui lancer un sort qui le fera tomber dans son lit. Le résultat est sans appel et le pauvre délaisse sa bien aimée en pleine cérémonie de mariage, tel un vulgaire goujat. Pas franchement contente de se faire piquer son mec comme ça, la jeune mariée tente avec difficulté de raisonner son nouveau mari qui s'obstine à faire la sourde oreille. Son obstination fatigue très vite la richissime ensorceleuse qui fait à nouveau appelle au sorcier afin de se débarrasser une bonne fois pour toute de l'emmerdeuse...
Réalisé par le réalisateur le plus bis de la Shaw Brothers (Meng Hua Ho est responsable du COLOSSE DE HONG-KONG, de OILY MANIAC, de THE FLYING GUILLOTINE, etc...), BLACK MAGIC offre un généreux panel de moment de pur psychotronisme bien tordu: préparations de mixtures plus ou moins dangereuses à base de lait maternel extrait à même les seins de la demandeuse, incantations diverses, bataille de sorciers à grands coups de bibelots magiques, un peu de nus féminins quelques scènes de sexe, un berger allemand censé être très féroce qui ne cesse de remuer la queue et tirer la langue comme un bienheureux, des victimes de sortilèges souffrant de la présence sous-cutanée de vers visqueux, un gobage de mille-pattes, deux ou trous effets gores à base de peau de porc et de tripaille provenant de la boucherie du coin et quelques effets spéciaux bien old-school comme de bons gros éclairs bleus déchirant l'écran de haut en bas dans un vacarme tétanisant. Autant de bonnes choses qui rattrape le niveau un peu neuneu du scénario. L'ensemble est un peu maladroit, mais les images sont de toutes beautés, et si côté rythme on sent quelques faiblesses ici et là, on termine le film avec la satisfaction d'avoir vu un bon petit film de série B généreux et pas si mal branlé. Kerozene