" The Dishwasher premier du nom avait déjà su nous séduire il y a déjà deux ans, sa suite en fait tout autant. Non, correction, elle fait même mieux encore et se pose comme un festival de giclées d'hémoglobine sur fond de Metal sur lequel ne cracherait pas un Tarantino.
Alors The Dishwasher : Vampire Smile c'est l'histoire de... Bon disons que c'est une histoire pas super claire et que si vous n'avez pas joué au premier c'est encore pire. Pour résumer, dans le premier jeu vous incarniez un plongeur - ceux qui font la vaisselle dans les restaus, pas ceux qui font des bulles - transformé en une sorte de vampire par une bande de cyborgs. Ici, on retrouve sa demi-soeur qui se joint à l'aventure et mène sa propre vendetta contre les cyborgs zombies. Comme en 2009, il faut bien admettre que le scénario n'est pas toujours limpide mais en tout cas, son décalage et son côté hyper kitsch totalement assumé n'en restent pas moins agréables.
Vous aurez donc le choix d'incarner The Dishwasher ou la Prisonnière, chacun disposant des mêmes aptitudes et parcourant la même aventure mais avec des flash-backs et des éclairages différents sur l'histoire. Ce qui sera une bonne motivation pour se refaire le mode solo, pour certains en tout cas. De toute façon, de motivations, le jeu n'en manque pas. A commencer par son esthétique et sa réalisation. Difficile de ne pas remarquer le cachet artistique du jeu avec son noir et blanc délavé, parfois supplanté par un sépia un peu cradingue, régulièrement taché par de larges giclées de rouge. Le style graphique est glauque, un peu sale, ponctué par des planches de comics au trait épais, à la limite du dessin au fusain. On vous l'accorde, c'est assez particulier, mais diablement accrocheur. Par ailleurs, à l'écran, ça gigote dans tous les sens à grande vitesse et avec fluidité. Quant à la bande-son, si le jeu ne propose pas de voix sur les dialogues, il nous gratifie les oreilles de chouettes morceaux. Les phases de progression sont en permanence soutenues par un thème qui se repose sur une boucle de basse aussi hypnotique que quelques versions live d'un certain You Can't Quit Me Baby. Un thème qui cède la place à des morceaux nettement plus agités lors des combats en zones fermées.
Avec sa réalisation, Vampire Smile trouve donc le moyen de s'assurer un capital sympathie non négligeable. Un essai qu'il transforme avec un gameplay certes un peu rustre mais qui fait le boulot. Très nerveux, ce beat'em all joue la carte du retrogaming à fond les ballons. Pour la base, on retrouve deux touches d'attaque et une de saisie. Ici, pas de coups de poing, les personnages frappent à coups d'arme blanche. Epée standard, épée "marteau" ou seringue géante etc., peuvent être améliorées, et savoir passer de l'une à l'autre a bien un certain impact sur la façon dont on s'en sortira contre différents types d'ennemis. On ajoute une gâchette pour utiliser un bras mitrailleur/fusil puis on termine avec un système de magie qui balaie l'écran de grandes lardées de couleurs. Mais l'aptitude qui tend le plus à rendre le jeu extrêmement dynamique est sans le moindre doute le dash. Contrôlé par le stick droit, il expédie le personnage à grande vitesse dans n'importe quelle direction. Indispensable pour se sortir de la mêlée avant de se faire éviscérer ou même pour passer dans le dos d'un groupe d'affreux. Les habitués du premier jeu ne seront pas trop dépaysés.
Vous voilà prêt à progresser dans ce beat'em all tout en 2D découpé en une succession de tableaux et de salles qui, évidemment, se verrouillent jusqu'à ce que vous ayez terminé d'occire les vagues d'ennemis qui vont vous tomber dessus, ce qui peut s'avérer assez coton. Mieux vaudra être vif, surveiller ce qu'on fait et faire usage des moyens mis à notre disposition. Mais si les skills du joueur ont leur importance, une part de chance est plus ou moins de mise tant l'action peut devenir, on peut le dire, franchement bordélique. L'écran se remplit régulièrement de flots de sang, ce qui s'accompagne souvent d'effets de lumière et de flou qui vous font perdre le fil lorsque vous venez d'infliger à un ninja téléporteur un finish move bien cruel. En temps normal, c'est le genre de chose qu'on aurait vite tendance à trouver pénible. Ici, finalement, ça fait partie du délire. Et puis ne nous voilons pas la face, The Dishwasher : Vampire Smile reste un pur button masher.
Simple et efficace, c'est un peu son crédo. En outre, Ska a fait en sorte de rendre cette suite plus abordable que ne l'était Dead Samurai. Cela passe par l'ajout d'un niveau de difficulté supplémentaire mais aussi par une courbe de progression au poil. S'adapter au gameplay du jeu ne pose pas vraiment de problème, mais devenir efficace demande un petit temps de pratique. Ska a su faire progresser la difficulté à un rythme idéal, sans passages pénibles ni temps morts. Au final, on obtient donc un titre plus nerveux, plus "charmeur", bref, encore une petite pépite. Il faudrait juste que Ska règle son problème avec la mise en scène... "
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